Castres sans autoroute

c'est possible

collectif Autreroute


Lu dans la presse (le 30/06/2010)

C’est un mercredi pas comme les autres à Castres, un mercredi chaud, où le oui à l’autoroute est claironné dans la Dépêche (Autoroute Castres-Toulouse : le "oui" sans réserve de l'Etat), un oui sans réserve donc, un oui triomphal, un oui de soulagement, un oui revanchard, un oui au bétonnage comme à la grande époque. Et c’est aussi un mercredi comme les autres, où paraît le Canard Enchaîné, qui ne parle pas de Castres, mais qui parle des autoroutes concédées en France. Autreroute vous livre cet article, car nous nous sommes régalés, lors de notre revue de presse, à la juxtaposition de ces deux regards. Cela nous permet de rattacher Castres au reste du monde, de mettre en perspective cette ville et le monde, de sortir de l’enclavement imposé par certains esprits castro-castrais.


Lu dans le Canard Enchaîné, le 30/06/2010, sous le titre « roulez profits »

 Le journaliste nous raconte comment alors qu’elles sont amorties, les autoroutes nous coûtent de plus en plus cher depuis 2005 : il faut s’acquitter d’un péage en hausse de 7,8% pour les parties exploitées par Cofiroute, et de 11% pour celles gérées par les Autoroutes du Sud de la France (ASF). Le journaliste précise que c’est une moyenne, et que les augmentations ne se reportent pas de la même façon sur différents tronçons. Plus un tronçon est emprunté, plus il est cher. Et c’est rentable, 1,3 milliards d’euros, pour les principaux exploitants que sont Cofiroute, ASF, et Sanef. L’article distingue aussi le travail de MM Villepin et Chirac (« Merci Villepin, bravo Chirac ! »), qui ont en 2005 privatisé les autoroutes, « au moment même où elles se transformaient en vache à lait ! ». Conclusion de l’article : « Bonne autoroute quand même ! ».

 

On croirait cette dernière adresse à destination des Castrais, les futures vaches à lait de Cofiroute and Co. Car il faut bien comprendre de quoi sera fait l’avenir autoroutier castrais, et Autreroute ne cesse d’ailleurs de le dire.

 

1)  Le péage pas cher ou raisonnable : mensonge (par ignorance, manipulation, incompétence … ?). Donc M Bugis, ce que vous disiez à Castres lors du débat n’a aucune chance d’arriver. Donc M Carcenac et MM les conseillers généraux du Tarn, le péage pas cher par souci d’équité départementale avec Albi : que nenni.

 

2)  Le tarif de 15 euros l’aller-retour n’est absolument pas garanti, ce n'est qu'une estimation basse, donc ça peut être plus. Sortez les bas de laine !

 

3)  L’histoire de différencier le coût d’utilisation des tronçons, vous avez compris l’astuce. La portion Castres Soual, où se concentre tout le trafic sera plus chère que le reste du parcours (2 à 3 euros le trajet, allez savoir ?). Pour aller à Soual ! Donc les citoyens utiliseront les routes non payantes, et pas l’autoroute. Pas folle la guêpe !

 

4)  Une autoroute concédée génère du profit pour les actionnaires du groupe. Cette phrase est un truisme. Néanmoins il semblerait qu’il faille la redire sans relâche, et bien faire comprendre, que notre argent, en période de crise, nourrira un système, qui alimente lui-même la crise. Fonçons, donc ! Au fait, le Conseil Général du Tarn souscrit-il à ce principe, lui qui peine à boucler son budget et à maintenir ses dépenses sociales, en période de crise, justement, et qui devra trouver quelques millions d’euros pour la subvention d’équilibre ? Et le Conseil Régional cautionne-t-il la privatisation des routes, ou défend-il les services publics ? Nous sommes ici dans un cas d’école.

 

Donc, merci Villepin, bravo Chirac, et chapeau Borloo ! Qu’il était beau mon Grenelle, le réchauffement climatique n’avait qu’à bien se tenir. Et une autoroute par ci, une grande surface par là… mais on vous assure que les choses changent car il y a urgence. Il reste à Borloo à verdir son autoroute : c’est le sens de la loi Grenelle 2. Ca donne sans doute bonne conscience, mais ce sera sans nous.

 

Quel mercredi, on s’en souviendra ! Et n’oubliez pas que, quand vous découvrirez tout le contenu du paquet cadeau, il faudra encore dire merci. Vous saurez à qui. Vous saurez pour quoi.


Le monde change. Soyons acteurs de notre époque