Nous avons depuis toujours la conviction que les projets d’autoroute proposés au débat, sont de nature à accroître les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsable du réchauffement climatique, à l’heure où l’on cherche par tous les moyens à les réduire. Mais sans étude précise, il nous a été difficile d’être catégoriques. Eh bien gloire à nous ! La DREAL nous confirme, non sans mal, que nous avons raison, et nous fait remarquer au passage que c’est écrit dans le dossier depuis le début des débats. Pourquoi cet élément a-t-il donc été discuté avec tellement d’erreurs, alors que nous avions tous, à portée de main, la documentation pour trancher de façon claire et précise ?
Chaque citoyen a compris, depuis que l’essence coûte plus cher,
qu’en ralentissant sur autoroute, on consomme moins, et que donc on
émet moins de CO2. Sur route, la vitesse est limitée à 90 km/h, et sur
autoroute, à 130 km/h. Fatalement, pour consommer moins, il vaut mieux
prendre la route, d’autant plus que, et c’est la science qui le dit, la
consommation n’est pas proportionnelle à la vitesse, mais liée au carré
de celle-ci, ce qui rend l’augmentation bien plus grande en cas
d’augmentation de vitesse. La conclusion devrait être simple, mais la
cellule grise des partisans du projet, le bon-sens en bandoulière, a
envoyé ses fantassins déclamer qu’il fallait prendre en compte les
accélérations et décélération dues aux ronds-points, feux tricolore,
etc… fortement émettrices de GES. Et ils concluent qu’au final, les
véhicules sur autoroute émettent la même quantité de GES que sur route,
voire même moins. Ce fut très déstabilisant pour les opposants, et pour
toutes les personnes préoccupées par les changements climatiques, et
c’est un point crucial du dossier qui méritait évidemment d’être
débattu. Mais sur quelles bases ?
A posteriori, on constate donc que nos pseudo spécialistes ont eu le
culot de venir expliquer aux ingénieurs de l’État, que pour comparer
deux situations, il fallait prendre en compte tous les paramètres.
C’est brillant. Mais les services de l’État ne les ont évidemment pas
attendus, puisque l’étude a été menée et qu’elle est consignée dans le
dossier, accessible à tous sur internet, page 170 d’un des nombreux
dossiers techniques (Étude multimodale des déplacements). Il faut
chercher l’information quand on la veut, et pourtant elle nous avait
échappé.
Mais les questions qui viennent sont les suivantes. Pourquoi la
DREAL a-t-elle laissé planer ce doute au fil des réunions, alors
qu'elle est la seule à maîtriser parfaitement les méandres de son
dossier, et qu’il lui était aisé de reprendre les erreurs qu’elle
entendait. Pourquoi répond-elle avec si peu de clarté à la question n°
147 sur ce sujet (sur le site du débat public). Et à la commission
du
débat public, n’y avait-il personne d’un peu compétent (juste un peu)
au plan scientifique, pour creuser cette question des émissions des GES
et éviter que l’on s’enferre dans des débats stériles ? Il n’y aurait
donc que les modestes citoyens du site Autreroute pour sortir ces faits
et les mettre en lumière ? C’est flatteur et inquiétant à la fois.
Ils apparaissent en réponse à la question n°299 (sur le site du débat public). Ils sont nets et précis. Par rapport à la situation de référence, c'est-à-dire à la route telle qu’elle serait sans aménagement, une autoroute concédée, ou une 2x2 voies augmente la production de GES.
C’est loin d’être négligeable quand on sait la part du transport
routier (environ 30%) dans les émissions de GES.
On peut bien-sûr continuer de discuter sur un bilan carbone plus
général, liés à toutes les activités, et notamment à un hypothétique
effet de relocalisation de l’emploi grâce à l’autoroute. Mais Toulouse
vampirise les territoires qui l’entourent. Et ça devrait être différent
pour Castres ? C’est une fausse bonne idée, voire un argument
fallacieux de plus.
Nous pensons qu’il faut utiliser tous les leviers à notre
disposition, non pas pour stabiliser les émissions de GES, mais pour
les faire baisser.
André Cazot élu à la Chambre de
métiers de Revel,
à Revel : « je pense que ces gros tracteurs qui traînent entre 30 et 50
tonnes, lorsqu’ils sont sur une autoroute, en vitesse constante, ne
dépensent pas plus que quand ils sont sur les routes nationales où ils
doivent prendre des ronds- points qui sont sur des voies qui n’ont pas
été étudiées pour cela ». « Je pense que tout cela est vérifiable »
Emilien Martinez, de l’Union
Professionnelle Artisanale,
à Mazamet : « Mais, je voudrais qu’on me démontre qu’un quarante tonnes
chargé de bois ou d’un autre produit est moins polluant et moins
consommateur de carburant sur une route dite normale, avec tous ces
ronds-points, ces traversées de localité et autres ralentisseurs qu’une
autoroute avec une vitesse constante.
Arnaud BOUSQUET conseiller
municipal de Castres,
à Cuq Toulza : « A vitesse constante, les émissions de CO2 sont faibles
parce que les pics de consommation d’essence se produisent lors des
accélérations et des redémarrages après freinage. C’est pour cela que
les embouteillages, les stops, les dépassements, les feux et les
ronds-points sont les facteurs de consommation et de pollution. Mais
quand on regarde dans les détails, on se rend compte que la réalité est
bien différente des idées reçues. »
Guy DOUMAYROU, Président des
transporteurs routiers du Tarn
, à Bourg St Bernard : « Donc, je consomme énormément parce que c’est
une route qui n’est pas très facile et, donc, je pollue. Par contre,
quand je suis sur l’autoroute, je consomme beaucoup moins et je pollue
beaucoup, beaucoup moins. »
Castres magasine p 8, n°156 : « l’autoroute s’avère écologiquement compétitive par rapport à la route existante : on y consomme moins de carburant car on circule à vitesse constante, avec moins de freinages et d’accélérations. »
Conseil de développement de
l’agglomération de Castres-Mazamet et du Pays d’Autan
: « Toutefois il est utile de préciser qu’à véhicule égal, une conduite
souple à vitesse constante, ce que permet une autoroute, émet moins de
CO2 qu’un véhicule circulant sur une nationale où la vitesse fluctue au
gré de la traversée des villages, des ronds points et des limitations
variées.
L’association des élus du Pays
d’Autan :
« A véhicule égal, les rejets dans l’atmosphère sont moindres sur
autoroute que sur nationale car la vitesse y est constante. »
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse (CCIT) : « La possibilité d’une conduite à vitesse régulée, comme dans le cadre d’une autoroute, sans changement brusque de vitesse, induit forcément une conduite plus souple, et donc une consommation et une émission de polluants moindre.
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