Castres sans autoroute

c'est possible

collectif Autreroute


C’est officiel : l'autoroute c'est 37% d'augmentation des gaz à effet de serre !

Nous avons depuis toujours la conviction que les projets d’autoroute proposés au débat, sont de nature à accroître les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsable du réchauffement climatique, à l’heure où l’on cherche par tous les moyens à les réduire. Mais sans étude précise, il nous a été difficile d’être catégoriques. Eh bien gloire à nous ! La DREAL nous confirme, non sans mal, que nous avons raison, et nous fait remarquer au passage que c’est écrit dans le dossier depuis le début des débats. Pourquoi cet élément a-t-il donc été discuté avec tellement d’erreurs, alors que nous avions tous, à portée de main, la documentation pour trancher de façon claire et précise ?

Rappel des faits.

Chaque citoyen a compris, depuis que l’essence coûte plus cher, qu’en ralentissant sur autoroute, on consomme moins, et que donc on émet moins de CO2. Sur route, la vitesse est limitée à 90 km/h, et sur autoroute, à 130 km/h. Fatalement, pour consommer moins, il vaut mieux prendre la route, d’autant plus que, et c’est la science qui le dit, la consommation n’est pas proportionnelle à la vitesse, mais liée au carré de celle-ci, ce qui rend l’augmentation bien plus grande en cas d’augmentation de vitesse. La conclusion devrait être simple, mais la cellule grise des partisans du projet, le bon-sens en bandoulière, a envoyé ses fantassins déclamer qu’il fallait prendre en compte les accélérations et décélération dues aux ronds-points, feux tricolore, etc… fortement émettrices de GES. Et ils concluent qu’au final, les véhicules sur autoroute émettent la même quantité de GES que sur route, voire même moins. Ce fut très déstabilisant pour les opposants, et pour toutes les personnes préoccupées par les changements climatiques, et c’est un point crucial du dossier qui méritait évidemment d’être débattu. Mais sur quelles bases ?

Mensonges, incompétence, manipulation, bon-sens ou bêtise ?

A posteriori, on constate donc que nos pseudo spécialistes ont eu le culot de venir expliquer aux ingénieurs de l’État, que pour comparer deux situations, il fallait prendre en compte tous les paramètres. C’est brillant. Mais les services de l’État ne les ont évidemment pas attendus, puisque l’étude a été menée et qu’elle est consignée dans le dossier, accessible à tous sur internet, page 170 d’un des nombreux dossiers techniques (Étude multimodale des déplacements). Il faut chercher l’information quand on la veut, et pourtant elle nous avait échappé.

Mais les questions qui viennent sont les suivantes. Pourquoi la DREAL a-t-elle laissé planer ce doute au fil des réunions, alors qu'elle est la seule à maîtriser parfaitement les méandres de son dossier, et qu’il lui était aisé de reprendre les erreurs qu’elle entendait. Pourquoi répond-elle avec si peu de clarté à la question n° 147 sur ce sujet (sur le site du débat public). Et à la commission du débat public, n’y avait-il personne d’un peu compétent (juste un peu) au plan scientifique, pour creuser cette question des émissions des GES et éviter que l’on s’enferre dans des débats stériles ? Il n’y aurait donc que les modestes citoyens du site Autreroute pour sortir ces faits et les mettre en lumière ? C’est flatteur et inquiétant à la fois.

Les chiffres.

Ils apparaissent en réponse à la question n°299 (sur le site du débat public). Ils sont nets et précis. Par rapport à la situation de référence, c'est-à-dire à la route telle qu’elle serait sans aménagement, une autoroute concédée, ou une 2x2 voies augmente la production de GES.

            Autoroute concédée : + 37%

            2x2 voies : + 22%

C’est loin d’être négligeable quand on sait la part du transport routier (environ 30%) dans les émissions de GES.

On peut bien-sûr continuer de discuter sur un bilan carbone plus général, liés à toutes les activités, et notamment à un hypothétique effet de relocalisation de l’emploi grâce à l’autoroute. Mais Toulouse vampirise les territoires qui l’entourent. Et ça devrait être différent pour Castres ? C’est une fausse bonne idée, voire un argument fallacieux de plus.

Nous pensons qu’il faut utiliser tous les leviers à notre disposition, non pas pour stabiliser les émissions de GES, mais pour les faire baisser.


Petit florilège des interventions de nos « spécialistes » dans le débat public.

André Cazot élu à la Chambre de métiers de Revel, à Revel : « je pense que ces gros tracteurs qui traînent entre 30 et 50 tonnes, lorsqu’ils sont sur une autoroute, en vitesse constante, ne dépensent pas plus que quand ils sont sur les routes nationales où ils doivent prendre des ronds- points qui sont sur des voies qui n’ont pas été étudiées pour cela ». « Je pense que tout cela est vérifiable »

Emilien Martinez, de l’Union Professionnelle Artisanale
, à Mazamet : « Mais, je voudrais qu’on me démontre qu’un quarante tonnes chargé de bois ou d’un autre produit est moins polluant et moins consommateur de carburant sur une route dite normale, avec tous ces ronds-points, ces traversées de localité et autres ralentisseurs qu’une autoroute avec une vitesse constante.

Arnaud BOUSQUET conseiller municipal de Castres, à Cuq Toulza : « A vitesse constante, les émissions de CO2 sont faibles parce que les pics de consommation d’essence se produisent lors des accélérations et des redémarrages après freinage. C’est pour cela que les embouteillages, les stops, les dépassements, les feux et les ronds-points sont les facteurs de consommation et de pollution. Mais quand on regarde dans les détails, on se rend compte que la réalité est bien différente des idées reçues. »

Guy DOUMAYROU, Président des transporteurs routiers du Tarn
, à Bourg St Bernard : « Donc, je consomme énormément parce que c’est une route qui n’est pas très facile et, donc, je pollue. Par contre, quand je suis sur l’autoroute, je consomme beaucoup moins et je pollue beaucoup, beaucoup moins. »

Castres magasine p 8, n°156 : « l’autoroute s’avère écologiquement compétitive par rapport à la route existante : on y consomme moins de carburant car on circule à vitesse constante, avec moins de freinages et d’accélérations. »


Cahier d’acteurs

Conseil de développement de l’agglomération de Castres-Mazamet et du Pays d’Autan : « Toutefois il est utile de préciser qu’à véhicule égal, une conduite souple à vitesse constante, ce que permet une autoroute, émet moins de CO2 qu’un véhicule circulant sur une nationale où la vitesse fluctue au gré de la traversée des villages, des ronds points et des limitations variées.

L’association des élus du Pays d’Autan : « A véhicule égal, les rejets dans l’atmosphère sont moindres sur autoroute que sur nationale car la vitesse y est constante. »

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse (CCIT) : « La possibilité d’une conduite à vitesse régulée, comme dans le cadre d’une autoroute, sans changement brusque de vitesse, induit forcément une conduite plus souple, et donc une consommation et une émission de polluants moindre.

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