Pour qui était présent à Bourg Saint Bernard mardi 8 décembre, lors de la réunion du débat public, le sentiment qu’il s’était passé « quelque chose » était très fort. C’était même une bombe, du genre atomique, qui a mis une semaine à éclater. Il est des chocs qui demandent du temps pour trouver un mode d’expression verbal. D’ailleurs notre quotidien régional de référence, La Dépêche, publie sur internet un article (1) (objectif) en date du 15 décembre, soit une semaine plus tard (ce qui au passage décomplexe Autreroute, qui mettra son compte-rendu en ligne seulement aujourd’hui). Comment la population a-t- elle été informée de ce qui s’est passé lors de cette réunion, sur un sujet aussi essentiel pour les citoyens ?
A voir la réaction « des élus » aujourd’hui, c’est d’une gravité extrême. Jugez plutôt : Mme la Présidente de la commission du débat public ose soutenir l’opportunité d’une demande d’étude complémentaire concernant le projet de l’aménagement de la route actuelle (RN 126). Cette étude s’ajoute donc à celles qui ont déjà été réalisées, soit la mise à 2x2 voies financée par les collectivités publiques, et la réalisation d’une autoroute par mise en concession privée. C’est vraiment « hallucinant » comme le dit M. Bugis maire de Castres, dans la Dépêche du 16/12/09 (2).
Alors oui, hallucinants :
La volonté de
faire taire le débat, en refusant l'étude complémentaire qui s'impose
Le
dénigrement de la commission du débat et la mise en doute de ses
compétences et de son indépendance.
L’amalgame qui consiste à parler « des élus » sans distinction
La tentation
de certains « élus » d'aller quémander à Paris des passe-droits pour
contourner la parole des citoyens
Le silence
écrasant de nombre de nos représentants, qui s'associent de fait à ce
refus de débat démocratique
Le fait de
croire, et les tentatives pour faire croire qu’être nombreux à un débat
pour dire toujours la même chose
ont « fait tourné le débat en faveur
des proautoroute »
Les proautoroutes sont
nombreux, bien implantés dans les cercles du
pouvoir, ils n’ont que trop peu de contradiction politique publique,
les médias leur sont largement favorables, ils disposent de moyens
municipaux et de financements privés, et ils ont peur d’une demande
d’étude complémentaire !!!! Mais avec un tel dossier, qui emporte une
telle adhésion populaire, ils devraient attendre sereinement la fin des
débats et le choix que fera le ministre, nécessairement en leur faveur.
En ce qui concerne les opposants, nous qui voulons faire émerger
d’autres solutions pour l’avenir de Castres, du bassin et de sa région,
des solutions de notre époque, nous nous reconnaissons dans cet outil
d’expression, garant de la démocratie, incarnation citoyenne de la
grandeur de la République, qu'est le débat public.
À lire :
(1) Bourg St Bernard dans la
Dépêche :
http://www.ladepeche.fr/article/2009/12/15/737120-Bourg-Saint-Bernard-Autoroute-Castres-
Toulouse-le-debat.html
Bourg St Bernard sur Autreroute
http://autreroute.castres.free.fr/pages/debat_a_bourg_saint_bernard.html
(2) La Dépêche du 16
décembre 2009
Extrait des propos de M. Bugis, maire de Castres.
« Donner du crédit à de telles
demandes d’études c’est assez
hallucinant. Le seul sujet dont est vraiment saisie la commission de
débat, c’est de savoir si on fait cet aménagement en 2X2 voies
progressivement sur fonds public ou si on le met en concession. Rien
d’autre. La présidente est hors-sujet lorsqu’elle se fait la
porte-parole d’un collectif qui voudrait qu’on s’en tienne à faire
quelques zones de dépassement et des ronds points entre Castres et
Toulouse. Je refuse une telle dérive volontaire au milieu du débat.
»
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