Castres sans autoroute

c'est possible

collectif Autreroute


Castres Toulouse en 35 minutes, c’est possible…. en prenant le train !

 

Aujourd’hui Autreroute s’attaque à un autre mythe du dossier de l’autoroute salvatrice entre Castres et Toulouse : le gain de temps. Après avoir démonté les mensonges du bilan carbone, et en attendant d’en remettre une couche sur la prétendue équité sociale du principe utilisateur = payeur, chronomètre en main, déclenchons notre réflexion. Demain, braves gens, grâce au progrès de l’autoroute, vous vous rendrez à Toulouse en moins d’une heure. Ce sont les promoteurs du projet autoroutier qui le disent, allant même jusqu’à prétendre qu’il ne faudra plus que 45 minutes. Le dossier du maître d’ouvrage est lui beaucoup moins optimiste et parle d’un gain de temps de 10 à 15 minutes sur le temps actuel. Faites le calcul… Et pourtant nous irons bien au centre de Toulouse, depuis Castres, en moins d’une heure, et même en 35 minutes, en jouant à « saute bouchon », et en évitant le « veni, vidi, Vinci » à 5 euros de parking souterrain. La solution : le train ! Pour comprendre, il faut voyager, loin, du Tarn, et se tourner vers le nouveau sommet de la civilisation qu’est…le Nord !

Dany Boon, l’acteur-réalisateur-sociologue, a beaucoup œuvré pour réhabiliter ce bout extrême de notre Pays, qui, bien que fort décrié par une alimentation soi-disant grasse (mais le confit de canard n’est-il pas gras ?), un accent ch’ti surprenant, et un temps maussade, n’en est pas moins à la pointe du développement et ce depuis de nombreuses années. En effet, Dunkerque est désenclavée de Lille (70 km) par l’autoroute A25, depuis les années 60, ce qui lui a permis de sortir de la barbarie. Malheureusement aujourd’hui, cette autoroute est saturée de bout en bout, avec des bouchons quotidiens à ses deux extrémités. Et c’est donc le retour à l’enclavement et, à la barbarie. Mais non car le Ch’ti est plein de ressources, et à la pointe de son époque. Plutôt que d’élargir l’autoroute actuelle, pour qu’elle devienne à 2x3 voies, ou d’en construire une autre, absorbant ainsi le trafic excédentaire (pour combien de temps ?), il invente (ou copie intelligemment) le Train Express Régionale (TER) grande vitesse  ! Et là, finis les bouchons, finie la voiture, finie la dangerosité insupportable de la route, et vive l’écologie, la convivialité, la tranquillité, le confort, le repos etc… Le train est sans arrêt entre Lille et Dunkerque, et met 35 minutes pour effectuer 70 km. Cela ne supprime pas les autres trains, qui s’arrêtent encore à toutes les gares intermédiaires. Vous voyez le parallèle avec notre situation castro-castraise ?

 

Exemple :

Départ Lille à 7H22, arrivée à Dunkerque à 7H57.

Départ Lille à 8H32, arrivée à Dunkerque à 9H05.

 

Retour Dunkerque 16H23 arrivée à Lille à 16H58

Retour Dunkerque 18H01 arrivée à Lille à 18H34

Retour Dunkerque 18H25 arrivée à Lille à 18H59

 

Coût : 13,40 euros le trajet (hors abonnement, et cartes de réduction)

Idem en sens inverse.

Lien vers le site

http://www.ter-sncf.com/regions/nord_pas_de_calais/fr/default.aspx

 

Imaginez le soir, vous rentrez du travail en prenant le train à 18H01 à Toulouse, pour être en gare de Castres à 18H34. Cela laisse rêveur, n’est-ce pas, sur ce qu’est un réel gain de temps ! Alors amis partisans de l’autoroute, expliquez-nous en quoi ce qui s’est mis en place chez nos amis nordistes, ne serait pas possible ici, dans le Sud du Tarn, les distances étant très comparables ?

 Une personne à droite oui….

1) La voie ferrée n’est pas doublée entre Castres et Toulouse, comme entre Lille et Dunkerque.

Certes, mais la voie unique n’est pas un obstacle, la Suisse fonctionne sur ce principe, avec l’efficacité légendaire qu’on lui attribue habituellement. C’est une question de cadencement et de possibilités de croisements, que les ingénieurs de ce domaine maîtrisent très bien.

Une autre voix là à gauche…

2) On n’a plus le temps d’attendre, et l’autoroute sera prête en 2013.

Un projet autoroutier de ce type est toujours survendu pour être accepté par la population. En considérant que les autoroutes sont très contestées aujourd’hui, en plus des retards habituels d’achèvement des travaux, on serait sur 2015 ou 2016, voire plus. Cela laisse largement le temps de mettre en place un train régional grande vitesse entre Castres et Toulouse.

 

Allons plus loin, en nous disant que, autoroute ou pas, ce train express verra le jour, par le simple fait que les transports en commun deviendront vitaux à l’avenir. Or l’estimation du maître d’ouvrage sur le trafic automobile futur entre Castres et Toulouse, ne tient pas compte de cette éventualité, un oubli dans le dossier certainement. Mais que se passera-t-il alors ? De nombreuses personnes choisiront le train, ce qui fera chuter automatiquement le trafic automobile, qu’on prévoit peu élevé pour un ouvrage de ce type. Oui mais alors l’utilité de l’autoroute diminue ?! Et quid de la rentabilité du projet alors?! Et tout doucement la question de « qui va payer ? », pointe le bout de son nez. Vous avez une idée ? Nous, oui : ce sont les pouvoirs publics, et les usagers, car on nous expliquera que si un grand groupe de BTP prend le bouillon, même si son choix d’investissement était hasardeux au départ, il ne faut pas que cela ait de conséquences sur l’emploi. Mieux, certains iront même jusqu’à freiner l’essor des transports en communs, pour que ce projet autoroutier anachronique gagne quelques années d’utilité illusoire. Ça vous fait mal au Grenelle ? A nous aussi, mais nous restons confiants. Le ministre Borloo semble en pleine forme, et il reste convaincu que son projet de loi Grenelle II est révolutionnaire. Ce serait notre 1789 à nous, la tête de l’autoroute qui roule dans le sable, l’émancipation de la tyrannie de la bagnole, l’espoir d’une vie douce. Aux rêves citoyens !
Mais au fait... qui rêve vraiment dans cette histoire?







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